dimanche 5 juin 2011

(image empruntée à Amnistie Internationale)


Il y des jours où l' (les?) institution(s) où je travaille m'horripile par son conservatisme, la lenteur des changements acceptés difficilement et cette peur de contester des règles qui ont été crées pour un contexte très différent que celui dans lequel on exerce et enseigne la médecine (si vous avez du temps à perdre et des cheveux à vous arracher, le "livre rouge pour l'agrément des programmes de résidence" est diponible ici).

Parfois, par contre, un courriel ou un événement me rappelle qu'en fait, l'institution a des côtés quand même assez progressistes dans son interprétation des règles établies.  Par exemple, le fameux "Livre rouge" nous demande de s'assurer que chaque résident participe à un projet de recherche.  Traditionnellement, ledit projet de recherche était une révision de dossier ou un sondage pour s'assurer que les médecins suivent bien les fameuses lignes directrices de traitement. 
Mais quand fut venu le temps de réaménager la conception et la réalisation des projets de recherche, quelques-uns d'entre nous avons demandé que d'autres types de projet soit aussi considérés, comme par exemple des projets artistiques et littéraires touchant à la médecine. Personne ne s'est opposé -on nous a simplement demandé de nous en occuper- à chaque année, depuis trois ans, certains des projets présentés par les résidents touchent à divers aspect du lien entre l'art, la narrativité et la médecine. 

À chaque année, j'ai le privilège d'être aux premières loges pour voir les projets de ce type, car c'est toujours moi qui anime la session qui leur est consacrée. À chaque année j'ai aussi la chance de voir les débats animés du jury.  Celui-ci est toujours formé de "vrais" scientifiques -épidémiologistes, spécialistes en santé publique ou en recherche formelle- mais aucun d'entre eux semble croire que les projets sont sans valeur.  Le plus grand problème est toujours de comparer aux projets plus traditionnels pour lesquels on peut tenter d'avoir des critères objectifs.

En trois ans on a vu des vidéos, des reportages photo, une sculpture, une session de yoga interprétatif et entendu plein d'histoires. L'an passé, un projet narratif a gagné ex-aequo le premier prix.  Cette année, un magnifique projet photo a gagné le premier prix et un autre projet narratif a été choisi pour représenter St-Mary's lors de la présentation des projets de McGill.

Bon an, mal an, environ un quart des projets primés sont des projets "artistique".  Il y a donc de l'espoir...